lundi 19 septembre 2011

Chers amis...On a bien grandi...

Samedi soir, 23h, annif d'une copine, chez elle. Parmis les invités, presque uniquement des anciens de notre école. Tous dans la même classe en primaire (à peu de chose près), le même établissement en secondaire. Et soudain, pendant que je discute avec un ancien ''partenaire de bêtises'', un sourire en coin fleurit dans ma tête et emplit peu à peu ma poitrine. Entre notre conversation et celles que j'écoute d'une oreille indiscrète, un constat se pose...Nous avons décidément bien grandi!

Certes de nos jeunes années d'études à aujourd'hui le temps a passé. Je le sais. Nous avons chacun pris des chemins différents, suivis des études (ou pas) différentes, certains avec brio, d'autres moins. Certains sont allés au bout de leur première idée, d'autres ont changé de voie en cours de route...Et aujourd'hui nous revoilà tous réunis pour faire la fête, comme si on s'était quitté hier...

Ces retrouvailles, nous les devons à N. Partie s’installer en France il y a six ans, elle s’est réinstallée à Bruxelles depuis trois mois. Pour nous tous, son retour a changé quelque chose. Désireuse de retrouver son ancienne ''bande'' elle nous donne l'occasion de nous revoir progressivement. Après quelques années passées à s'éloigner les uns des autres, nous essayons désormais, grâce à elle, de nous voir plus régulièrement.

Et en cette soirée d'anniversaire, mon sourire en coin ne vient pas uniquement du constat de notre ''vieillissement'' ni même du plaisir de nos retrouvailles. C'est plus profond encore. En nous regardant j'ai l'impression furtive de toucher l'enfance du bout du doigt...Pour chacun de nous ou presque, j'ai un souvenir qui me vient en mémoire...N. et moi, à 14 ans, nous promenant pendant de longues heures en discutant de l'amour, la vie, tout ça...Les garçons, les profs nuls, les parents qui ne comprenaient rien à nos problèmes (c'est en m'entendant parler à ma petite sœur comme mon père que j'ai réalisé une fois de plus à quel point j'avais mûri...Voilà l'heure des premiers : ''De mon temps, à ton âge...'' qui arrivent! Aïe!)

Et ce soir, réunis comme avant, à côté des inévitables anecdotes sur nos années d'école, nous nous retrouvons à discuter ''comme des grands''. Finies les conversations sur les devoirs de math, sur qui a embrassé qui dans les toilettes, sur le nouveau clip des Backstreet Boys ou des Spice Girls (hum). Aujourd'hui nous parlons politique, actualités, sujets de société, et...Et...La plus grosse claque de la soirée: pension! À 25 ans, nous voilà en train de discuter plan épargne-pension, cotisations, estimation de notre pension mensuelle... Si on m'avait dit cela il y a 10 ans, j'aurais éclaté de rire: « Mais ouais c'est ça, la pension c'est pour les vieux ça, moi je m'en fous! »

L'après-midi encore j'expliquais à ma sœur que les années qu'elle doublerait (en espérant que ça n'arrive pas), seraient des années qui retarderaient le début de ses cotisations pour sa pension, et représenteraient donc une perte de revenus à long terme...Ce qui bien sûr n'a pas dû spécialement trouver écho en elle. La pension c'est loin encore pour une ado. Je ne peux pas lui en vouloir. Moi non plus à 15 ans quand on me parlait d'années perdues je ne comprenais pas ce qu'on me voulait! Perdues pour quoi? Maintenant je sais. C'est toujours après coup qu'on comprend...

Ces conversations, et la prise de conscience sur notre évolution dans la vie adulte qui les accompagne poussent à réfléchir. Ça a un côté déprimant (vive le syndrome de Peter Pan) et en même temps exaltant. Se dire qu'on en arrive à un âge où les projets de vie (qui Dieu merci ont bien changé depuis l'époque où on voulait être chanteuse ou astronaute. Heureusement nous sommes plus réalistes aujourd'hui !) commencent à se mettre en place. On a l'âge des premiers boulots, appart, mariages, bébés...Déprimant parce qu'on sait que l'avenir est en marche, qu'on le veuille ou non. Exaltant parce qu'après avoir joué aux apprentis adultes durant notre adolescence, on se retrouve maintenant à la place qu'on enviait tant à nos parents...Maîtres de notre vie, avec en plus une autonomie et une relative liberté financière (pour les plus chanceux d'entre nous). Parfois encore chez papa-maman, mais plus tout à fait dans le cocon familial, en tous cas plus forcément soumis à leurs règles...À l'heure où eux étaient déjà pour la plupart mariés, et nous en route, nous sommes aujourd'hui pris entre deux feux...Le confort et la familiarité de la maison parentale (sympa maman qui fait la lessive et le repassage) mais également l'envie de voler de nos propres ailes. Pour être enfin totalement libres de nos mouvements et maîtres de nos choix et décisions. Avec malgré tout la peur au ventre. Toutes ces responsabilités quand même! Ces contraintes, ces obligations. Et si on se plante? Qu'est-ce qu'on fait? Passé 25 ans, revenir s'installer chez papa-maman parce que ça n'a pas marché avec notre ex-chéri(e) ou qu'on s'est fait viré du boulot franchement ça ferait mal !

Pourtant malgré toutes ces considérations d’adultes et les discussions sérieuses qu’on peut avoir, nous restons, je pense, des (grands) enfants. Pour preuve, le thème des prochaines soirées dont on a discuté : soirée jeux (Monopoly, Cluedo…) ou films ‘‘de quand on était petits’’ (Richie Rich, Maman j’ai raté l’avion, Beethoven, Allô maman ici bébé…). Ils ont tous un petit goût de nostalgie, comme quand on revoit certains dessins animés et qu’on se souvient que dans la cour de l’école on jouait à Sailor Moon et à Dragon Ball Z…Kaméhaméhaaaaaaa !!!

Souvenirs, souvenirs…Je me demande si dans 5 ou 10 ans on reparlera encore de tout ça…Les méthodes qu’on employait pour tricher aux interros ou pour sécher les cours sans se faire pincer…Ou est-ce qu’on sera trop englué dans des réflexions sur l’éducation de nos enfants, les problèmes de boulot, les patrons tyranniques, le coût de la vie…Je trouverais ça dommage qu’on perde ce petit goût de l’enfance qu’on garde encore un peu aujourd’hui. Est-ce qu’on se verra seulement encore dans 10 ans ? On se la jouera peut-être à la Bruel…Rendez-vous place des Grands hommes ? Je pense qu’on l’espère tous un petit peu.

Pour ma part, j’ai toujours pensé que les amis qu’on s’est faits quand on était petits sont les gens qui nous connaitront toujours le mieux. Parce que même si on grandit, au fond de nous on garde toujours un peu l’enfant qu’on a été. Un petit grain d’insouciance qui de temps en temps nous fait dire : « Merde » en envoyant tout promener, et tant pis pour les conséquences ! Une peur irrationnelle qui nous saisit parfois et nous ramène 20 ans en arrière, à l’époque où on a débarqué dans une (nouvelle) école et qu’on avait peur de ne pas se faire d’amis. Le ‘‘non’’ des enfants, synonyme de révolte et de moue boudeuse quand on n’est pas d’accord avec quelque chose qu’on trouve injuste…

L’enfant qu’on était reste toujours vivant en nous, quoi qu’il arrive. Et de temps en temps, il se manifeste. Si on a la chance de compter encore parmi nos amis ceux qu’on avait déjà à 5 ou 10 ans, ce sont eux qui comprendront le mieux certaines de nos réactions. « Oh tu sais je ne m’étonne plus de rien, Emy a toujours été comme ça. À 8 ans elle nous faisait déjà ce genre de plans… » Oui et après ? Si t’es encore là, c’est que finalement ça ne te dérange pas tant que ça, non ? :-)

Alors à mes amis, anciens ou nouveaux, ceux qui étaient là dès le début et ceux qui sont venus par la suite, je vous dis merci. Merci d’avoir été là, de l’être resté ou de l’être à nouveau. J’espère vous garder encore longtemps dans ma vie…

Et maintenant : Pouvoir du prisme lunaire, transforme-moi ! :-)

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